Pour partir du bon pied lorsque l’on crée une entreprise, deux choses sont essentielles : une bonne idée et une bonne équipe. Ce deuxième point est de loin le plus délicat puisqu’il fait intervenir le très sensible facteur humain. Trouver les « bons » associés pour créer sa start-up devient dès lors une épreuve à part entière qu’il faut franchir avec succès avant de pouvoir aller plus loin.
Pour répondre à ce besoin, de nombreux sites internet de rencontres pour créateurs de start-up ont vu le jour et il est tentant d’aller voir ce qu’ils ont à proposer. Toutefois, la vigilance est de mise, l’efficacité du modèle de ces nombreuses plateformes restant à prouver.
La question de la compatibilité
Peut-être serait-il plus juste de parler ici plutôt des compatibilités, car elles sont en effet multiples. Si l’associé recherché doit combler une lacune de votre propre champ de compétences, sa compatibilité professionnelle primera, mais son profil humain ne doit pas pour autant être négligé : travailler avec un génie peut être nerveusement épuisant. Il faut toujours évaluer les options selon ces deux axes : humain et professionnel et tenter de trouver la perle rare.
Affeeniteam est un site qui semble avoir bien compris cette problématique et les idées de ses presque 5 000 membres actifs sont analysées par un algorithme de matching qui se charge de trouver les candidats potentiellement envisageables.
Si Affeeniteam est relativement récente (2014), d’autres plateformes plus anciennes présentent chacune des forces et des faiblesses.
Bref aperçu des diverses plateformes de rencontres
Teamizy a été créée en 2011 et se présente tout simplement comme un site d’annonces offrant aussi bien de nouveaux associés potentiels que de nouveaux projets de start-up. Chacun doit ensuite procéder de lui-même à des recherches et des évaluations de ses futurs partenaires. Pourquoi pas ? Petit bémol pour ce site, il référencie principalement des profils et des projets en lien avec internet.
Entre’UP pour sa part est délibérément axé sur les étudiants et les jeunes diplômés et compte environ 2.000 membres.
FounderDating est l’équivalent des sites précédents, mais pour les États-Unis.
S’ajoutent à cette liste des plateformes variées telles que Bizelink, PartnPro, MeetandStart ou encore Buzzentrepreneur … et une multitude d’autres. Et c’est là que le doute peut subvenir : depuis le temps, aucune de ces plateformes n’a vraiment tiré son épingle du jeu… l’on est en droit de se demander pourquoi.
La plupart de ces lieux virtuels de rencontres sont gratuits, à l’exception de Teamizy qui propose des packs entre 9,90 euros et 49,90 euros. La gratuité permet certes d’avoir plus de candidats, mais la sélection par l’argent peut aussi sembler être un gage de sérieux. C’est à chacun d’y voir.
L’arroseur arrosé
Si l’on retourne le miroir et que l’on se penche sur les structures des start-ups qui proposent leur soutien aux créateurs de start-up, l’on constate que leur modèle économique semble fragile. En effet, pour l’instant, ces jeunes entreprises basent leur fonctionnement et leur développement uniquement sur des sponsors d’événements et sur les montants levés initialement auprès de l’entourage des cofondateurs. Est-ce suffisant pour assurer l’avenir ?
Une corde de plus à l’arc du networking
Quoi qu’il en soit, tant que ces plateformes existent, pourquoi ne pas les utiliser… en complément d’autres ressources. Cela permet en effet d’agrandir le cercle des connaissances immédiates et peut être fort utile. La multiplication des rencontres avec des associés potentiels peut aussi avoir l’avantage d’aider à préciser le profil recherché.
Un autre enjeu de taille est celui de la sécurité des données : présenter son projet à des internautes peut sembler effectivement un peu inconscient et l’on pourrait lui préférer une rencontre en personne lorsque l’on se trouve à cette étape du processus. Mais, l’aspect purement relationnel demeure intéressant et la rencontre en tant que telle pourra toujours se faire ultérieurement dans une soirée de networking par exemple. La glace aura été brisée au préalable et il peut donc s’agir d’une forme de stratégie.
Si à cela, l’on ajoute les réseaux d’accompagnement, les incubateurs et accélérateurs de start-ups et autre événements pour jeunes entrepreneurs, les outils s’avèrent donc nombreux et intéressants à juxtaposer afin de tirer le meilleur parti de chacun.
Précisons tout de même que la plupart de ces soutiens sont créés dans le secteur des nouvelles technologies. Les domaines plus traditionnels demeurent encore un peu à la traine à ce chapitre.