Pour ses 11 ans, l’oncle de François lui avait offert sa première action afin de l’initier à la Bourse. À l’époque, l’action valait une dizaine de dollars et tous les trois mois, le jeune garçon allait donc encaisser son chèque de quelques sous. 28 ans plus tard, le même François s’achemine vers les 40 ans avec un million en poche. Que ‘est-il passé durant toute ces années ?
« La magie de l’épargne systématique »
Commencer jeune est bien sûr indispensable, mais surtout rappelle le millionnaire, il faut se fixer un objectif, car c’est le seul moyen de parvenir à quelque chose selon lui.
Du côté de ses parents, François, dont la mère était agente de voyages et le père militaire, n’a pas reçu de sommes substantielles qui auraient pu l’aider à constituer sa fortune.
Son oncle toutefois lui a permis d’investir par son intermédiaire et le jeune François avait démarré fort pour son âge et son statut avec 200$… qu’il a en grande partie perdu lors du krach de 1987. 36$ de pertes, voilà qui a de quoi décourager un jeune investisseur pour qui la Bourse n’était alors qu’un simple jeu.
À 24 ans, dès qu’il a occupé son premier véritable emploi, François a donc décidé amorcé un programme d’épargne systématique. Les sommes n’étaient pas énormes, mais s’accumulaient régulièrement.
Parallèlement, bien sûr, François vivait modestement : voiture d’occasion, petit logement, etc… La seule chose grandissante dans son univers était… son épargne ! Sur un salaire brut de 40 000 $, il réussissait à investir 1000 $ par mois : « Il faut l’enlever de sa paie dès le départ. On est ensuite obligé de vivre avec ce qui reste et on fait alors les bons choix. »
Dès qu’il recevait une augmentation, il se rappelait à lui-même qu’il vivait très bien tel qu’il était et ajoutait le montant de son augmentation à son épargne et ses placements.
Le temps des dividendes
Avec le temps, François qui s’était marié entre temps, a eu envie de changer de niveau dans le grand jeu de la Bourse. Deux principes ont régi la suite de son histoire : gérer soi-même son portefeuille pour éviter l’accumulation de frais financiers et n’acheter que de la qualité.
Ce faisant, François n’oubliait pas son objectif initial : « Mon but était de pouvoir vivre un jour uniquement avec les dividendes. »
L’investisseur désormais aguerri réinvestissait donc systématiquement les dividendes dans des actions à dividendes et se protégeait ainsi en partie des fluctuations boursières.
Pour que le jeu continue d’être motivant, François et sa conjointe se sont ensuite fixés quelques jalons : le premier qui atteint 100 000 $ en épargne a le droit de choisir un « petit bonus » pour le couple (un voyage, par exemple). Lorsque l’objectif était atteint, il était remplacé par un autre.
Et le million, alors ?
Avec du temps et de l’entraînement, François épargne désormais 50 % de son chèque de paie. Certes, plus le salaire est élevé, plus le montant augmente, mais conserver un équilibre et un train de vie raisonnable est primordial. François habite une modeste maison de banlieue dont les paiements mensuels sont abordables. Et aussi précise-t-il : « Le ménage, je le fais moi-même. Ça me donne 3000 $, l’équivalent d’un voyage par année. »
François et sa conjointe sont parents d’une petite fille qui a aujourd’hui… 11 ans. C’est un âge important auquel François, souvenez-vous, a fait son entrée en Bourse. Sa fille suit les pas de son père et achète des actions par son entremise. Une future millionnaire ?