A priori, acheter une maison est l’une des étapes traditionnelles de la vie, une sorte de transition entre la jeunesse et l’âge adulte indiquant que l’on est prêt(e) à « s’établir » de manière plus ou moins définitive. Acquérir son « chez-soi » est un événement souvent chargé d’émotion et largement fêté. Vient avec l’acquisition d’un bien immobilier la liberté de pouvoir décorer, transformer, aménager, améliorer, modifier cet endroit afin de le faire correspondre à nos désirs les plus fous sans aucune hésitation : « On est chez nous ! ».
Toutefois, mises à part les considérations sentimentales, ce choix d’acheter plutôt que de louer est-il judicieux financièrement ? La réponse n’est pas si simple que l’on pourrait le penser.
Considérer l’avenir
Effectivement, nombreux sont celles et ceux qui voient dans l’accession à la propriété un gage de sécurité pour l’avenir. L’acte d’achat semble alors dénoter une vision à long terme et être synonyme de prévoyance. Les options et facilités de financement sont bien sûr là pour appuyer ce sentiment et tenter le potentiel acheteur.
De plus, devenir propriétaire fait disparaître le stress permanent d’un déménagement imprévu imposé par un propriétaire peu enclin à considérer la situation de ses locataires puisqu’il a « la loi pour lui » et est en droit de vous contraindre à déménager dans les six mois suivant la réception du préavis.
Être libre
Un autre point de vue reconnaît dans la propriété une forme certaine de sédentarisation qui peut résonner comme une absence de liberté puisque signifiant l’absence de mouvement. De plus, les partisans de la location sont bien heureux de ne pas avoir à payer un syndic ou à négocier avec des artisans pour faire des travaux et autres tâches connexes qui les rebutent. Ils peuvent également choisir de partir quand bon leur semble simplement parce qu’ils se lassent d’un quartier ou d’une région. Un simple préavis de trois mois suffit alors pour changer de vie et prendre un nouveau départ. Il est certain que cet aspect-là, pour un propriétaire, est plus laborieux : mise en vente, recherche d’acheteurs, visites, bonne ou mauvaise période pour se départir d’un bien immobilier, risque de moins-value, pénalités bancaire au niveau du crédit, entre autres choses.
Regarder froidement les chiffres
Sur le plan donc des arguments liés au mode de vie, la question connait de multiples réponses. Considérons donc plutôt les aspects financiers liés au logement : louer ou acheter ? Les experts sont formels : être propriétaire est plus intéressant que d’être locataire. Toutefois, une donnée très variable doit être considérée avec précaution : les charges. Celles des propriétaires (taxe foncière, charges de copropriété, coûts des travaux, etc.) sont plus élevées que celles des locataires. Mais, il faut savoir qu’à logement égal (même confort et même surface), le remboursement d’un emprunt peut s’avérer identique voir inférieur à un loyer. Une simulation financière détaillée est donc indispensable avant de se décider.
Les éléments à placer dans la balance entre achat ou location sont les suivants :
*Montant de l’apport personnel;
*Prix du logement;
*Montant du loyer et de son coefficient de revalorisation annuelle;
*Montants des charges dans les deux cas (location ou propriété);
*Caractéristiques de l’emprunt (montant, taux, durée);
*Plus-value annuelle du logement comparée aux rendements que l’on peut obtenir sur les marchés financiers.
Ensuite, une autre condition est à respecter pour qu’un achat puisse être rentable : demeurer dans le même logement acheté au moins six ans.
Êtes-vous prêt(e) à devenir propriétaire ?
Pour conclure, chacun doit donc déterminer en fonction de son budget à quel point les données financières influent sur sa décision. On peut préférer vivre avec un peu moins de confort, mais vouloir investir dans un logement pour ne plus avoir à payer de loyer de sa vie. La location pour sa part est loin d’être désavantageuse à bien des égards, mais il faut accepter une part d’imprévu potentiel au quotidien.
Ces choix personnels doivent souvent aussi être pris… à deux. Une chose est donc certaine, un temps de réflexion s’impose avant d’opter pour l’une ou l’autre des solutions.