Rechercher un nouvel emploi offre la perspective de nouveaux défis à relever, de tâches plus stimulantes et également d’une rémunération plus élevée. Toutefois, il n’est pas rare de ressortir d’un entretien d’embauche avec la désagréable sensation soit d’avoir braqué le potentiel futur employeur avec des demandes trop prétentieuses ou au contraire d’avoir été trop modeste et de le regretter.
La question de la rémunération, comme toutes celles d’une entrevue avec un recruteur, se prépare donc.
Qui parle ? À quel moment ? De quelle manière ?
Avant le jour du rendez-vous, il est primordial d’avoir une idée claire de sa valeur sur le marché du travail et de se fixer un salaire en dessous duquel on ne souhaite pas descendre. C’est la base de toute négociation.
Il reste ensuite à faire en sorte que le futur patron trouve votre calcul à son goût. Comment s’y prendre ?
Selon Thierry Krief, professeur à l’école Polytechnique, « il faut toujours laisser le recruteur aborder le sujet en premier ». En effet, les statistiques sont formelles sur ce point et le candidat augmente les probabilités de ne pas être retenu s’il aborde lui-même le sujet et, qui plus est, annonce un chiffre d’entrée de jeu. Durant l’entretien donc, la question du salaire ne doit pas être prioritaire et le candidat doit se concentrer sur sa présentation et la mise en valeur de ses atouts afin de se trouver, par la suite, en position de force au moment de la négociation en tant que telle. L’interaction avec le recruteur est aussi l’occasion de détecter quelques indices quant au « standing » de l’entreprise pour un éventuel ajustement des exigences salariales.
Si l’on respecte cette première étape, le moment attendu se présente de lui-même et la question est posée : « quelles sont vos prétentions ? ». C’est le moment où il ne faut pas perdre ses moyens et ne pas ressasser dans sa tête les erreurs possibles : si je demande trop, je serai écarté(e); si je ne demande pas assez, je vais perdre de ma crédibilité et sembler aux abois. Il ne faut pas non plus botter en touche en proposant une fourchette, car cela revient à proposer le plus bas montant des deux. Ce qu’il faut plutôt faire, à l’instar des hommes politiques interrogés sur des questions épineuses, il faut répondre à cette question par une autre question. On peut par exemple demander : « Quelle serait pour vous la meilleure proposition ?». En cas d’un montant trop bas, on peut alors revenir sur certaines compétences, une expérience spécifique pour tenter de remonter un peu dans l’échelle salariale. Il y a peu de risque de se tromper à ce moment-là, car si le recruteur prend la peine de poser la question, c’est qu’il a déjà un intérêt pour le candidat.
Ni trop, ni trop peu
La suite de la négociation est une subtile question de dosage. Si le futur employeur refuse catégoriquement d’augmenter le montant du salaire, il est possible de tenter de négocier des rémunérations connexes comme le versement d’une prime sous certaines conditions par exemple. Mais, il faut savoir s’arrêter et demeurer au aguets de signes d’agacement qui pourraient réduire à néant toutes les avancées précédentes.
Par ailleurs, certains verbes sont à proscrire au cours des entretiens d’embauche tels que exiger, vouloir.
Une autre distinction doit aussi être faite entre modestie et humilité pour ne pas se déprécier, mais ne pas gonfler excessivement le torse non plus en cas de compliments.
De plus, le respect est de mise quelle que soit l’évolution de la situation et ce auprès de toutes les personnes rencontrées. Par exemple, une employée croisée ne doit jamais être traitée avec condescendance ou ignorée, car elle peut elle aussi avoir son mot à dire sur ses futurs collaborateurs.
Enfin, il faut toujours se souvenir qu’un candidat est libre au final d’accepter ou pas l’offre qui lui est faite.