Entreprendre en France : le pour et le contre

Fabrice Cavarretta est désormais professeur d’entrepreneuriat et de leadership après avoir fondé une start-up dans le secteur des réseaux sociaux et avoir été directeur de département d’un groupe de médias. Il a récemment publier Oui ! la France est un paradis pour les entrepreneurs aux éditions Plon.

Stanislas de Bentzmann, pour sa part, est président de l’association Croissance Plus et a cofondé un groupe de conseil en TIC. Il vient de cosigner 35 heures, une loi maudite aux éditions Eyrolles.

Selon ces deux hommes bien aux faits de l’actualité entrepreneuriale française, la France est-elle un paradis pour les jeunes entreprises ?

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Fabrice Cavarretta

L’auteur reconnait volontiers que le titre de son ouvrage se veut un peu provocateur, mais il tient par ce procédé à faire en sorte que les futurs entrepreneurs prennent conscience des nombreux atouts dont dispose la France.

Pour permettre à chacun de trouver sa voie, Fabrice Cavarretta tient à faire une distinction essentielle entre les entrepreneurs de nécessité et les entrepreneurs d’opportunité. Les premiers sont plutôt âgés, peu diplômés et cherchent surtout à combler des nécessités pour éviter le chômage; ce sont souvent des repreneurs de petites structures. Les seconds sont ceux qui intéressent Fabrice Cavarretta; ils sont jeunes, ont des relations, des compétences, des diplômes et sont résolument tournées vers la croissance.

Ensuite, aux jeunes entrepreneurs qui hésitent en raison du poids de la fiscalité en France, il suggère d’aller jeter un oeil à l’IRS des États-Unis afin de mieux comprendre à quel point la France est finalement une très bonne option à ce titre.

Puis, Fabrice Cavarretta invite par la suite les entrepreneurs d’opportunité à tout miser sur l’innovation, la croissance et la création de valeur et rappelle d’ailleurs que les business angels ne se soucient guère des impôts lorsqu’ils procèdent à leurs évaluations.

Demeure la question du capital qui selon le professeur d’entrepreneuriat est devenue secondaire, les véritables questions à se poser au moment d’entreprendre étant plutôt : Qu’est-ce que je connais ? Qui je connais ? Qui me connait ?

Stanislas de Bentzmann

Pour lui, même si la France présente de nombreux atouts, sa politique économique globale n’est pas assez productive et ce depuis les trente dernières années. Il impute ce ce rythme trop lent à une fiscalité pesante et des contraintes administratives envahissantes et interpelle le monde politique.

En effet, les choses lui semblent vraiment ardues pour une jeune entreprise qui doit cumuler les charges sociales, les impôts sur le chiffre d’affaires, la taxe professionnelle, l’impôt sur les sociétés, et tant d’autres coûts encore. Et l’auteur précise que ce poids est plus lourd en France que partout ailleurs en Europe rendant les investissements frileux et poussant les Français à se tourner plutôt vers l’épargne par exemple.

En résumé, pour Stanislas de Bentzmann, la charge fiscale n’empêche pas de démarrer, mais elle hypothèque la réussite. Et pour démarrer, il faut selon lui du capital afin de passer devant les autres car sur les marchés, la vitesse demeure la principale règle et la clef du succès.

Convergence sur la question salariale

Autre point à considérer pour le futur patron : les employés. À ce chapitre, le modèle parfait ne semble pas exister où que ce soit sur la planète. Les deux auteurs se rejoignent pour dire que le système américain est assez extrême, que le schéma allemand est très complexe ou encore que les aspect juridiques italiens sont très contraignants.

Finalement, sans être un paradis, la France n’est peut-être pas un mauvais choix !

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